je pourrai parler du fond, mais je vais parler de la forme. Je pourrai parler des poilus, de l'absurdité de la guerre, mais je vais parler de l'absurdité du métier d'artiste. Ces tableaux sont plutôt ce qu'il convient d'appeler des grands formats : 80 centimètres par 2 mètres. Ce ne sont pas les noces de Cana mais pas non plus les miniatures d'Isabey. Il m'a semblé intéressant à un moment donné de réaliser ces prothèses, ces obus, sur toîles marouflées sur panneaux de bois avec du bitume de judée qui sert habituellement pour la gravure. Effet saisissant. Mais, dépassé le cadre de l'exposition, qui exposerait chez lui une
prothèse de 2 mètres de haut ?
Signée Francis Bacon, sans doute plus d'un bourgeois nanti, mais de qui, dites vous ? Certes il y a la guerre, tous les jours, quelque part, là-bas ou sur les écrans, et puis l'indifférence, d'autres combats
contre l'injustice, la maladie et puis l'oubli toujours. Mais je peux assurer que le métier d'artiste est un combat : contre soi même d'abord mais aussi contre la laideur, l'indifférence,
les préjugés, le snobisme, l'arrogance. Mais au final le grand gagnant dans la vraie vie comme dans la vraie guerre is always money.
Allez Vincent, un sourire !